Le Gabon, joyau forestier d’Afrique centrale, possède l’une des plus vastes étendues de forêts tropicales du continent. Ces forêts ne sont pas seulement des réservoirs de biodiversité et des puits de carbone indispensables à la lutte contre le changement climatique ; elles sont aussi le foyer et le moyen de subsistance de nombreuses communautés locales.
Pour assurer une gestion durable et efficace de ces forêts, il est impératif de reconnaître, de renforcer et d’intégrer pleinement le rôle des communautés locales dans leur protection et leur valorisation.
1. Les communautés locales : premières gardiennes des forêts
Depuis des générations, les communautés locales vivent en interaction directe avec la forêt. Elles en tirent leur nourriture, leurs médicaments, leur bois de chauffe, et des ressources pour l’artisanat et l’habitat.
Leur connaissance fine des écosystèmes forestiers, des espèces animales et végétales, des cycles naturels, des dangers ; constitue un savoir précieux que ni la technologie ni les interventions extérieures ne peuvent totalement remplacer.
Protéger les forêts, c’est donc protéger aussi les modes de vie traditionnels basés sur l’harmonie avec la nature.
2. Leur rôle dans la gestion durable
Au Gabon, les initiatives de gestion forestière durable les plus efficaces sont souvent celles qui :
- Associent activement les communautés dans les projets de conservation ou d’aménagement,
- Les consultent lors de la planification des activités forestières (inventaires, coupes, plantations),
- Leur confient la surveillance locale contre les actes illégaux (sciage sauvage, braconnage).
Dans les concessions forestières certifiées, les normes exigent désormais que les droits et les usages traditionnels des populations soient respectés et documentés. Cela contribue à renforcer leur rôle d’acteurs à part entière.
3. Partenaires clés pour la lutte contre l’exploitation illégale
Qui mieux que les habitants eux-mêmes pour :
- Détecter rapidement les activités illégales,
- Alerter les autorités,
- Participer à la restauration des zones dégradées,
- Éduquer les générations futures à la protection de l’environnement ?
Les communautés sont le premier rempart contre la déforestation non contrôlée, car elles vivent au quotidien dans les forêts.
4. Vers une valorisation économique durable
Impliquer les communautés locales ne se limite pas à la conservation. Il s’agit aussi de :
- Créer des revenus alternatifs durables (écotourisme, artisanat forestier, valorisation de produits forestiers non ligneux : miel, plantes médicinales, etc.),
- Favoriser l’emploi local dans les projets de reboisement, de recyclage forestier, ou de transformation locale du bois,
- Assurer une répartition équitable des bénéfices issus de l’exploitation des ressources naturelles.
Ainsi, la préservation des forêts devient une opportunité de développement humain et économique pour les populations.
5. Les défis à relever
Malgré leur importance, les communautés locales sont parfois marginalisées dans les prises de décision ou sous-informées de leurs droits. Les principaux défis à relever sont :
- Renforcer leur capacité d’organisation et de plaidoyer,
- Accroître l’accès à l’information sur leurs droits,
- Garantir une véritable consultation libre, préalable et éclairée avant toute exploitation forestière,
- Soutenir des projets communautaires autonomes liés à la forêt.
Conclusion
Les communautés locales ne doivent pas être considérées comme de simples bénéficiaires des politiques forestières : elles sont des partenaires incontournables de la préservation des forêts du Gabon.
Chez Afane Africa, nous croyons que bâtir une filière bois durable passe nécessairement par l’implication active, respectueuse et équitable des populations locales. À travers nos activités : inventaires forestiers, recyclage, abattage responsable, formation nous travaillons pour intégrer les communautés au cœur des projets.
Protégeons nos forêts avec ceux qui en sont les premiers acteurs.