Dans les forêts du Gabon, le mode d’abattage des arbres détermine non seulement la qualité du bois extrait, mais surtout l’impact environnemental des activités forestières. Deux approches s’opposent aujourd’hui : l’abattage conventionnel et l’abattage contrôlé. Comprendre la différence entre les deux est essentiel pour construire une filière bois responsable, durable et rentable.
Abattage conventionnel : une méthode à risques
L’abattage conventionnel est encore très répandu dans les forêts tropicales. Peu encadré, il repose sur les habitudes empiriques des opérateurs. Le bûcheron identifie un arbre, le coupe sans analyse préalable complète du terrain, ni préparation technique de l’abattage.
Souvent, il néglige la direction de chute. Il n’évalue pas toujours les obstacles ni les risques. Résultat ? Des arbres tombent de manière désordonnée, provoquant :
- des accidents pour les opérateurs,
- des dommages sur les arbres d’avenir,
- la destruction de jeunes régénérations,
- et parfois des pertes importantes de matière ligneuse.
Le sol est abîmé, la biodiversité perturbée. Ce mode d’abattage met en péril la durabilité du massif forestier.
Abattage contrôlé : une méthode rigoureuse et sécurisée
À l’inverse, l’abattage contrôlé repose sur une planification précise et des gestes techniques normés, selon les principes de l’exploitation forestière à faible impact (EFIR). Avant d’agir, l’abatteur :
- observe l’arbre et son environnement,
- identifie la direction naturelle de chute,
- nettoie le pied de l’arbre,
- prépare une piste de fuite sécurisée,
- effectue une entaille de direction,
- contrôle la coupe de charnière et de la patte de retenue.
Chaque mouvement est calculé. L’arbre tombe là où il doit tomber. Le sol est préservé, les arbres voisins aussi. Le bûcheron reste à distance. Le risque diminue. Le rendement augmente.
Une question de formation, de sécurité et de vision
L’abattage contrôlé exige des compétences. Il nécessite des équipements de protection individuelle (EPI), des outils affûtés, une parfaite maîtrise des angles et des repères visuels.
Mais surtout, il demande un changement de culture professionnelle : passer du réflexe à la rigueur. Passer de la coupe au geste maîtrisé.
Pourquoi ce choix est stratégique pour le Gabon
Le Gabon a placé la gestion durable des forêts au cœur de sa politique économique et environnementale. Respecter les normes EFIR, c’est protéger nos ressources. C’est aussi s’aligner sur les exigences des marchés internationaux.
Investir dans la formation à l’abattage contrôlé, c’est :
- sécuriser les opérateurs,
- améliorer la productivité,
- valoriser le bois,
- et surtout, préserver l’avenir de notre patrimoine forestier.
Conclusion :
Le choix entre abattage conventionnel et abattage contrôlé n’est pas simplement technique. C’est un choix éthique, stratégique, durable. Chez Afane Africa, nous accompagnons les acteurs forestiers dans cette transition indispensable.